Grande Chancellerie

Présentation et principes

Toujours plus de verticalité et de concentration des pouvoirs, voilà le credo des Grandes Obédiences françaises. Depuis près de 25 ans, une compétition impitoyable oppose ces Obédiences pour ravir le leadership et revendiquer la plus grande part de marché. Ce développement, qui fait fi de la spécificité initiatique de notre Ordre, est dicté par des arrière-pensées politiques et a transformé ces Obédiences en structures de lobby et de diplomatie parallèle.

Un nombre grandissant de Sœurs et de Frères ont quitté ces Obédiences pour tenter de vivre en dehors de ces chapelles dévoyées de leur idéal maçonnique, sans réussite avérée à ce jour. Un premier constat révèle que les tentatives de sortir des Grandes Obédiences nationales pour reconstituer de nouvelles structures parallèles ont échoué.

Trois raisons principales expliquent cet échec :

  1. Un conservatisme fort qui rend attractives les structures historiques, considérées comme gardiennes de la tradition, et qui, malgré les scandales, continuent de séduire par leur décorum et leur "taille".
  2. Des initiateurs aux motivations souvent dictées par des raisons de revanche personnelle, ce qui constitue le dénominateur commun pour fédérer durablement des équipes.
  3. Une offre maçonnique banalisée, la même chose que les Grandes Obédiences, mais en plus petit – pauvre en identité, faible en organisation et avec une dérive endogamique importante.

Il est légitime de s’interroger sur le bien-fondé de ces initiatives, souvent associées à la satisfaction d’ambitions personnelles.

Devant cet « Orient » compliqué, il est nécessaire de se recentrer avec des idées simples et de proposer un véritable « retour aux sources » en associant tradition maçonnique, désir de retrouver une identité forte, proximité et une profondeur d’évolution pour les Sœurs et les Frères.

La Grande Chancellerie a donc développé un réseau transversal, sans hiérarchie, basé sur des territoires clairement identifiés à travers la création d'Obédiences territoriales autonomes, dont la gouvernance de proximité constitue une forme d'« échevinage maçonnique ». C’est un modèle inspiré de l’Italie, qui a favorisé l’émergence d’Obédiences régionales.

Beaucoup de cités méditerranéennes ont développé une identité forte à laquelle leurs habitants sont attachés. Le modèle européen, porté par une technostructure froide et anonyme, incite nos concitoyens à renouer avec leurs origines et leurs terroirs. La récente polémique sur la disparition des départements est un signe de cette tendance à se réapproprier ses racines.

La Grande Chancellerie propose une alternative innovante et impliquante, en opposition aux grandes machines nationales ou internationales.

Une Obédience portant le nom de la cité ou du terroir qui l’accueille est fondée pour revendiquer l’héritage de son histoire maçonnique locale. Chaque Obédience s’organise autour d’un Grand Maître et d’un collège de Grands Officiers, chargés de favoriser le développement des loges bleues. Elle intègre également dans son rituel et ses marques distinctives des éléments du patrimoine local.

L’organisation et le développement des ateliers supérieurs sont confiés à l’Obédience par une structure supra, telle que le Grand Collège des Rites, qui est associé à la Grande Chancellerie, afin de permettre à chacun de poursuivre un parcours initiatique complet.

Pour éviter le problème de la « Régularité », la Grande Chancellerie a défini le concept de « Légitimité », qui implique de :

  • Travailler selon un règlement intérieur validé par la Grande Chancellerie (Hommes-Femmes-Mixtes).
  • Respecter strictement le règlement intérieur.
  • Travailler selon les Us et Coutumes, les Landmarks et à la gloire du GADLU.
  • Respecter la règle en douze points de la maçonnerie traditionnelle.

La Grande Chancellerie intervient comme « Référent », sans autorité hiérarchique, mais en tant que corpus de règles, rituels, « bons usages » et fondamentaux auxquels on se réfère pour retrouver le bon axe en cas de doute.

La Grande Chancellerie, en tant qu'Obédience multirites, reconnaît les Grandes Loges de terroir tant qu’elles respectent la règle de Légitimité. Cette reconnaissance permettra de garantir :

  • La libre circulation des maçons.
  • Les visites inter-Obédientielles.
  • L’universalité de la fraternité maçonnique.
  • La tolérance, l’harmonie et la spiritualité unissant l’homme à l’avenir de l’humanité.

La Grande Chancellerie reconnaît et lie ensemble les Grandes Loges masculines et féminines par le biais de son grand Conseil. Chaque Obédience déterminera si elle souhaite être Féminine, Masculine ou Mixte.

La Grande Chancellerie se veut le porte-étendard de cette défense, sans transgresser les règles de la tradition et de la Régularité. Cet engagement a été marqué par la signature de l’Appel de CASABLANCA.

La Grande Chancellerie est dirigée par un Grand Conseil, représenté par son Grand Chancelier. Les Obédiences légitimées par la Grande Chancellerie se réunissent chaque année dans le cadre d’un Convent.